Article publié le 24 octobre 2020 par Full-Time Cinéma.
L’équipe de Full-Time Cinéma est heureuse de vous faire-part de l’interview de François Roque, auteur de « 125 ans de cinéma, 125 films, le livre »
Bonjour François Roque,
Présentez vous auprès de nos lecteurs
Je suis un scientifique qui a mal tourné, ingénieur j’ai plongé dans la pub il y a 27 ans. J’ai dirigé une agence à Paris pendant une quinzaine d’années. En 2014, pour des raisons professionnelles et personnelles, j’ai quitté l’agitation parisienne pour m’installer à Angers. Je partage mon temps entre des free-lance en pub et l’écriture. Et donc ce bouquin sur le cinéma…
Quel est votre projet ?
« 125 ans de cinéma, 125 films » raconte à sa façon une histoire du cinéma.Il ne s’adresse pas qu’aux Cinéphiles mais à tout le monde.
Comme je n’avais pas l’intention, ni le courage d’écrire une encyclopédie, mais plutôt l’envie de proposer un voyage en forme de zapping, j’ai retenu le principe éditorial de un film par année. Chaque film est une occasion pour expliquer une grande étape technique, une évolution de la façon de filmer, mais aussi la naissance d’une industrie, les premiers studios, distributeurs et salles de cinéma, les débuts du star-system, la concurrence, les coups bas, sans oublier des films aux destins particuliers ou maudits. Ça commence en 1891, l’année où Thomas Edison invente deux appareils, le Kinétographe et le Kinétoscope qui sont une sorte de caméra et de visionneuse pour capter et voir des petits films.
Pour cela, Edison dépose le brevet du format 35 mm avec sa perforation particulière. On est 3 ans avant le « cinématographe » des frères Lumière dont ils n’ont d’ailleurs pas inventé le nom. Bref, il fallait que je choisisse un film par an. Entre des films considérés comme incontournables, mes goûts personnels et certaines années où cela se bousculait, cela a été assez compliqué. Par exemple, pour l’année 1927, je n’ai pas retenu Le Chanteur de Jazz qui est pourtant le premier film parlant.
Le film ne présente pas un grand intérêt artistique et il est construit comme un film muet avec des intertitres, à croire que les producteurs n’avaient pas confiance dans le procédé. Un procédé un peu usine à gaz, comme on le voit bien dans Chantons sous la pluie en 1952. Par sa construction, 125 ans de cinéma, 125 films est un livre qu’on peut « picorer », prendre au hasard en se disant « tiens c’est quoi le film de 1998, de 1900 ou de 1932 ? ». Ça permet de se constituer une filmothèque idéale, de découvrir des films incroyables dont certains sont dans le domaine publique et visibles sur Internet.
Comment est venu cette idée de résumer 125 ans de Cinéma ?
L’an dernier Gaumont a communiqué sur les 120 ans du cinéma, l’anniversaire de la première présentation publique du cinématographe des frères Lumière, en 1895. C’est un repère comme un autre. En fait, il s’agit juste de se mettre d’accord sur la définition du mot cinéma. Si c’est projeter des images animées sur un écran pour raconter une histoire devant plusieurs personnes, Émile Reynaud le fait déjà en 1893 dans son théâtre optique au musée Grévin. Si c’est capter photographiquement le mouvement et le restituer, dès 1850 on sait le faire de façon très primitive. Toujours l’an dernier, à Cannes, il n’y a eu qu’un seul film présenté en 35 mm, Le fils de Saul. Nous sommes en 2016, pile 125 ans après l’invention film 35 mm par Edison. Or « film » est un mot double, il désigne d’une part le support physique du cinéma, la pellicule 35 mm quasiment morte aujourd’hui, et d’autre part l’œuvre. Bizarre, Aujourd’hui on dit « Untel sort son nouveau film », alors qu’il y a 99 % de chance qu’il soit tourné en numérique ! Tout est dit dans le titre, 125 ans de cinéma, 125 films.
Depuis quand connaissez-vous la plateforme Ulule ?
Depuis son lancement, depuis qu’on parle de financement participatif en général et des divers sites pour lever des fonds de cette façon. Il se trouve que je me suis penché plus particulièrement sur Ulule début 2015 pour un autre projet que j’accompagnais.
Etes-vous aidé dans votre projet ?
Oui, surtout par Jean-Philippe Vaïsse qui signe les 125 illustrations. C’est un vieil ami de lycée avec qui j’ai réalisé plusieurs dessins animés et films en stop motion en super 8, une autre époque ! Il a une agence de design et d’architecture à Casablanca et malgré un boulot de fou, il trouve le temps de réaliser les illustrations. Elles sont presque toutes faites. Il y a aussi Valérie Genest qui assure la direction artistique et qui réalisera la mise en page. Plus d’autres personnes qui m’ont donné un coup de main pour la création de la page Ulule et la vidéo de présentation.
Est-ce difficile de publier aujourd’hui?
Oui, je pense. J’ai publié en 2007 mon premier roman, Le syndrome de Roch. Je l’avais envoyé à une vingtaine de maisons d’édition, sans la moindre réponse. Un coup de pot a mis sur mon chemin le patron de L’Arganier, un label à l’époque du groupe Vilo-Ramsay. Je lui ai fait le pitch, passé le manuscrit, il l’a lu et m’a dit ok. Le roman a été nommé au prix littéraire de la Fondation Prince Pierre de Monaco dans la catégorie « Coup de cœur » des lycéens. Je n’ai pas eu le prix, mais j’ai passé 48 heures étranges en VIP sur le Rocher et j’ai repensé à Folies de femmes d’Éric von Stroheim, un des plus grands réalisateurs du muet qui en 1921 a intégralement fait reconstruire à Hollywood la place du casino de Monaco avec des milliers figurants ; j’avais l’impression que rien n’avais changé !
Vous avez contacté beaucoup d’éditeur ?
Pour l’instant non. Comme mon éditeur a disparu et que je sais que c’est un enfer avant d’avoir une réponse, j’ai fait le choix de l’auto-édition. Après, si un éditeur me propose de reprendre mon livre pour une distribution et une mise en place plus massive, pourquoi pas…
Que conseilleriez vous au futur utilisateur de Ulule?
Donner un conseil pour quelqu’un qui veut lancer un projet su Ulule, c’est un peu tôt. Reposez-moi la question fin avril quand la collecte sera finie et si j’ai atteint l’objectif. J’aurai un petit peu de recul.
Quand sort votre livre?
Si j’atteins et dépasse l’objectif sur Ulule, logiquement le livre doit sortir de l’imprimerie fin juin. Sinon je devrai décaler à la fin de l’année et trouver d’autres solutions. Mais bon, les lecteurs de Full-Time Cinéma ne devraient pas hésiter et foncer sur Ulule et ainsi avoir une belle lecture pour cet été !
N’hesitez pas à cliquer sur le lien pour aider le projet à aboutir : http://fr.ulule.com/125ans-cinema/ !
Merci à François Roque pour avoir pris le temps de répondre à nos questions