Article publié le 23 octobre 2020 par Full-Time Cinéma.
Au contraire de J.J Abrams ou des frères Duffer récemment, la force de Steven Spielberg, c’est qu’il s’est appuyé une vision futuriste, dans laquelle il a introduit sa nostalgie. Il ne se contente pas de piocher dans un passé apparemment parfait : le maître du blockbuster de divertissement fait ce qu’il a toujours aimé, créer un univers.Steven Spielberg, roi du divertissement
Steven Spielberg connaît la recette pour divertir efficacement ses spectateurs et il l’applique à la lettre dans Ready Player One. Un univers bien ficelé, des personnages attachants qui évoluent tout au long de l’histoire, des décors et de la musique qui restent en tête. La technique est parfaite maintenant que le réalisateur maîtrise à la perfection la motion capture. La 3D du film est également excellente : elle a un effet de réalité virtuelle qui permet de s’identifier au vécu du personnage lorsqu’il est dans le jeu vidéo.
Ready Player One a un vrai scénario, basé sur le livre d’Ernest Cline, ce n’est pas une simple succession de références. Une histoire prenante, bien que classique puisqu’il s’agit d’une quête. Le scénario est celui d’un jeu vidéo, avec un peu plus de background au niveau des personnages. Signe que Steven Spielberg ne s’est pas arrêté à la culture geek des 60’s de Stranger things, et qu’il est toujours profondément imprégné des nouveautés actuelles. Car la culture geek, au départ, ce n’est pas une culture de la nostalgie : les geeks aiment la nouveauté. Les « kids » de Stranger things sont passionnés par la technologie de leur époque. Être un geek aujourd’hui, ça peut être connaître la culture pop passée mais c’est aussi être tourné vers les nouveautés technologiques, et l’avenir.
La réalité virtuelle : révolution ou poison de la société ?
James Halliday, le dieu des références dans Ready Player One, c’est en fait un peu Steven Spielberg. Mais comme le créateur de jeu vidéo à la fin du film, Spielberg s’interroge sur les bienfaits de ce besoin jamais inassouvi de pop culture. Par la voie de James Halliday, le cinéaste rappelle qu’il n’y a pas que les films, les séries, les jeux vidéos et que l’on peut aussi s’amuser et profiter en sortant de cette abondance de références.
La morale raisonne évidemment dans notre société sur-connectée. Adolescents, jeunes adultes, nous baignons tous dans cette atmosphère de virtualité. L’accès immédiat à tous types de contenus et la multiplication de ces contenus sont une chance pour la culture. Mais c’est aussi parfois un piège. Steven Spielberg rappelle avec ce film que le terme de réalité virtuelle n’est pas anodin : il faut parfois revenir dans la réalité réelle pour faire avancer le monde, et ne pas se retrouver dans un futur en stand-by, comme dans Ready Player One.
Conclusion : Avec Ready Player One, Steven Spielberg rappelle à tous ses collègues qu’il reste le maître incontesté de la pop culture encore de nos jours. Il en maîtrise à merveilles les codes d’hier, d’aujourd’hui et déjà de demain. Ready Player One augure de bonnes choses à venir encore de la part du cinéaste dans la décennie 2020.NOTE : 5/5 ★★★★★