Dans la Brume

Dans la Brume

Article publié le 23 octobre 2020 par Full-Time Cinéma.

Le jour où une étrange brume submerge Paris, des survivants trouvent refuge dans les derniers étages des immeubles et sur les  toits de la capitale. Sans informations, sans électricité, sans eau ni nourriture, une petite famille tente de survivre à cette catastrophe. Mais les heures passent en un constat s’impose : les secours ne viendront pas et il faudra, pour espérer s’en sortir, tenter sa chance dans la brume…

On ne cesse de le répéter : prendre des risques est difficile au cinéma. En témoignent les nombreux films quasi identiques qui sortent les uns après les autres chaque année. Le ciném a français en est un exemple frappant : chaque mois voit venir son nouveau drame ou sa nouvelle comédie franchouillarde à deux balles. Du coup, quand on en voit un sortir de l’ordinaire, on est tout de suite plus contents. Certes, Dans la

brume n’est pas un film révolutionnaire. Oui, on peut voir venir la fin très facilement. Mais voici quatre raisons pour lesquelles Dans la brume est original dans le paysage cinématographique français :

Lier drame français et film catastrophe

Dans la brume, c’est un film catastrophe, mais à la française. D’abord, vous ne verrez pas The Rock, mais Romain Duris. Ensuite, ce n’est pas une créature sortie des profondeurs de la Terre qui crée cette catastrophe, mais un drame écologique. Et enfin, vous avez évidemment un personnage atteint d’une maladie incurable. Ce ne sont peut-être que des clichés des drames français, mais associés à cette idée de brume mortelle, ils donnent un scénario plutôt novateur et intéressant.

Des effets visuels intéressants

Dans la brume n’a pas des effets spéciaux exceptionnels par rapport à ceux que l’on fait habituellement en France. Néanmoins, il présente une esthétique visuelle intéressante et recherchée. Cette vision de Paris totalement submergée par une brume mortelle dont on ne connaît pas réellement la cause est intelligemment rendue, intéressante et intrigante. La scène de panique durant laquelle la brume sort des bouches de métro est typiquement parisienne. Quiconque a déjà pris le métro parisien dans sa vie sait qu’il n’y a que de cet endroit démoniaque qu’aurait pu sortir cette brume tout droit sortie des enfers.

Des acteurs attachants au jeu juste

Je vous assure que lorsque l’on s’est enfilé toutes les dernières comédies françaises sorties en ce début d’année au cinéma, on est bien contents de se retrouver face à un Romain Duris et une Olga Kurylenko. La petite Fantine Harduin qui joue leur fille Sarah ne se hisse pas à la hauteur de leur jeu, mais elle tient efficacement son rôle et permet au spectateur de s’attacher à son personnage. Michel Robin et Anna Gaylor sont terriblement justes dans leur interprétation des deux vieux voisins du dernier étage de l’immeuble.

Des personnages plus forts que l’action

Les films catastrophes ont parfois la caractéristique de rendre l’action plus importante que le scénario. L’avantage d’allier l’ambiance d’un film typiquement français à une trame apocalyptique est de se retrouver avec des personnages plus forts, plus attachants. Le récit compte peu de personnages, mais qui ont tous une personnalité intéressante. Ils ont chacun une histoire, une évolution. Il leur arrive vraiment un drame, ce qui donne au film une dimension plus réelle : dans la vraie vie, il n’y a pas que les méchants qui finissent mal.

Conclusion :

Si Dans la brume est un loin d’être un film parfait, son réalisateur Daniel Roby a eu le mérite de tenter un exercice qui n’est pas habituel dans le cinéma français. Il s’en sort plutôt bien, grâce à des personnages bien écrits, un scénario simple mais efficace et des acteurs compétents.

NOTE : 4/5 ★★★★★